A la croisée de l’Atlantique et de la Méditerranée, de l’Europe et de l’Afrique, de l’Occident et de l’Orient, le port de Tanger a toujours fasciné et attiré des destins hors du commun qui ont entretenu le mythe au fil du temps. Peintres, acteurs, écrivains, milliardaires, couturiers, ont été nombreux à succomber au charme, et enrichir de leur personnalité, l’histoire de la perle du détroit.
Le long des remparts qui enserrent la vieille ville, derrière une lourde porte cloutée, se cache un Orient sublimé par le rêve. Ce superbe palais fut créé au XVIIème siècle par le sultan Moulay Ismael.
Au XXème siècle, le harem de ce palais devient la propriété d’un excentrique anglais David Edge qui en fait un endroit hors du temps idéal pour le repos, la rêverie et la création. Plus tard, son ami Adolfo De Velasco, antiquaire espagnol et couturier en vogue, poursuit son œuvre. Célèbre par son goût du faste, son excentricité et sa flamboyance, il fait du palais un lieu des mille et une nuits... un écrin somptueux pour ses dîners et ses nombreuses fêtes.
Aujourd’hui, le harem du sultan est la propriété du Baron et de la Baronne Gillion Crowet, grands collectionneurs et esthètes. Enthousiasmés par le côté magique de l’endroit, ils ont écrit un nouveau chapitre dans l’histoire du palais en y ajoutant la superbe propriété voisine qui appartenait à un général. Le palais devenait ainsi un ensemble beaucoup plus important qui, avec ses deux mille m² , peut accueillir de nombreux amis et personnalités.
Autour d’un grand patio traditionnel et de sa fontaine, sous les arches et les dentelles de stuc, les salons se succèdent tous magnifiquement décorés :
mobiliers de Maharadjas, collections de porcelaines, gigantesques miroirs, panneaux de Coromandel, vases en bronze cloisonné, tentures de soie sauvage, chandeliers d’argent, lustres de cristal …
Dans les étages, les chambres sont aménagées avec le même zèle, le même esprit. Elles s’ouvrent sur de vastes terrasses et une piscine d’où l’on domine, entre tours crénelées et minarets, le port, la baie, la mer avec, au loin, les côtes espagnoles.
Ce palais oriental est en fait constitué de plusieurs bâtiments et d’escaliers qui conduisent de l’un à l’autre. Un ascenseur, décoré de moucharabiés, dessert les différents niveaux et permet de rejoindre facilement le patio et les salons du rez-de-chaussée.
On jouit ainsi d’une grande indépendance. Sur une des terrasses, au détour d’une galerie ombragée et d’un petit pavillon mauresque recouvert de verdure, on goûte en toute quiétude la poésie de ce lieu magique.